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Centrafrique : les amazones de l’internet dans la riposte contre la COVID-19

L'histoire de femmes cachées derrière des initiatives de télécommunications réussies en République centrafricaine (RCA) pendant la pandémie du coronavirus
, par Bruno Djoyo
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Une partie du staff TIC du Programme aleimentaire mondial en RCA qui ne ménage aucun effort pour fournir de la connectivité. Photo: WFP/Bruno Djoyo

Quand les gens pensent au Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies en République centrafricaine, l'image qui vient rapidement à l'esprit, est celle de camions chargés de nourriture à fournir aux personnes touchées par l'insécurité. Peu de gens l'associent aux télécommunications, alors qu'elle est un leader dans ce domaine. C'est dans ce cadre, que le personnel de l'agence a eu à piloter la mise en place d'un projet commun devant améliorer la connexion internet des agences du Système des Nations Unies en RCA.

Et si le PAM a réussi son pari de réaliser cette initiative inter-agences (qui permet aujourd'hui à la moitié des agences du Système des Nations Unies (SNU) en Centrafrique de bénéficier d'une connexion internet quatre fois supérieure et à meilleur coût), c'est en partie grâce à ses « amazones » des technologies de l'information et la communications (TIC).

« Je suis si fière d'avoir eu à travailler dans la mise en œuvre du projet, dont les résultats dépassent nos attentes. Nous étions unis dans l'action » déclare Nadège Ndassimba, administratrice nationale chargée de l'information, de la communication et de la télécommunication (ICT). « Cette solution va résoudre efficacement les problématiques d'accès internet, surtout dans le contexte de la COVID-19 où le respect de la distanciation physique impose le télétravail » poursuit Nadège.

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Nadège Ndassimba pense que les femmes peuvent faire les métiers des TIC. Photo: WFP/Bruno Djoyo

La diplômée de Master2 en Téléinformatique, fait partie d'une demi-douzaine de femmes dans l'équipe TIC qui participent à trouver des solutions technologiques pour s'assurer que les organisations qui travaillent dans l'humanitaire et le développement, puissent effectivement sauver les vies et changer les vies des populations.

La crise de la COVID-19 a démontré l'importance d'avoir des systèmes de télécommunication solides. Un simple appel téléphonique, pourrait sauver une vie. Une mauvaise connexion internet pourrait signifier la perturbation du travail vital, nécessaire pour sauver des milliers de vies.

« Après un travail bien fait, j'ai une satisfaction personnelle qui me donne l'énergie pour relever d'autres challenges » affirme Nadège, mère de quatre enfants. Elle estime qu'en tant que femme dans une profession souvent dominée par les hommes en RCA, « il faut prouver ses compétences avant d'avoir la confiance des collègues; car pour beaucoup, les femmes n'ont pas la capacité pour certains métiers comme le mien ».

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Ariane Ngha-ndi n'a pas peur de grimper sur un pylône. Elle a toujours voulu être une femme hors pair. Photo: WFP/Bruno Djoyo

Ariane NGHA-NDI est la preuve par les faits que ceux qui pensent que les femmes ne sont pas équipées pour ce genre de profession, ont tort. Voir Ariane monter une sur des pylônes à plus de 30 m de hauteur sans broncher, ni se plaindre de vertige, c'est comme regarder un film de Spiderman ou mieux de « Spiderwoman ».

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« J'ai toujours voulu être une femme hors pair ; relevant les défis des aptitudes masculines. Pour la petite histoire, mon père avait souhaité que je sois comptable mais j'ai opté pour les télécoms et il m'a finalement soutenu dans mon ambition » témoigne Ariane, assistante aux opérations informatiques du Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies en RCA. « Je n'ai pas peur de grimper sur un pylône car pour moi, c'est comme grimper une montagne. On pose toujours ses pieds sur une surface rigide dans les deux cas » raconte notre spiderwoman Ariane.

En plus du renforcement de la connectivité pour les agences des Nations Unies, le PAM via le cluster des Télécommunications d'Urgences (ETC), qui soutient la communauté humanitaire à mieux répondre aux besoins des populations affectées, a appuyé le gouvernement dans l'établissement d'un centre d'appel pour la riposte à la pandémie de COVID-19.

En composant le 1212, la population centrafricaine peut accéder aux informations liées au COVID-19. « La mise en œuvre de ce centre d'appel, traduit l'engagement au PAM au côté du Gouvernement dans la lutte contre cette pandémie en Centrafrique » déclare Racky Fall, Directrice Adjointe du PAM en RCA.

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Racky Fall, Directrice Adjointe du PAM en RCA, et Francis Koroma Chef de l'unite TIC. Photo: WFP/Bruno Djoyo

Ce centre d'appel s'ajoute aux différentes mesures et dispositions prises par le gouvernement, en vue de permettre aux populations d'accéder aux informations officielles leur permettant de s'orienter et de trouver des réponses adéquates à leurs questionnements liés à la pandémie actuelle et aux autres crises sanitaires auxquelles la Centrafrique pourrait faire face dans le futur.

« Au vu de tout ce que nous avons réalisés ces derniers temps, j'ai l'impression que nous sommes des héros car nous ne ménageons aucun effort pour fournir de la connectivité à nos différents utilisateurs » explique Nadège qui est heureuse de faire partie des professionnelles qui mettent en œuvre des outils qui sont autant bénéfiques pour les populations.