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Assurer l’assistance alimentaire aux réfugiés centrafricains malgré le coronavirus

Le PAM adapte ses interventions et prend des dispositions face à la pandémie au Cameroun
, par Mayramou Madaki

 

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Une assistance alimentaire qui continue de faire des heureux. Photo: WFP/Mayramou Madaki

Au moment où la pandémie du coronavirus a explosé, la communauté humanitaire a identifié les populations de réfugiés comme groupe à risque. De nombreux réfugiés vivent dans des camps où l'accès aux systèmes de santé est limité et où des mesures de distanciation sociale pourraient être difficiles à mettre en œuvre. En outre, dans le contexte de cette pandémie, leur capacité à gagner un revenu a été gravement entravée. Ils ont, aujourd'hui plus que jamais, besoin d'un soutien. C'est le cas des réfugiés de la République centrafricaine qui vivent dans la région de l'Est du Cameroun.

Pour les agences humanitaires, et sutout pour le Programme alimentaire mondial des nations unies qui lutte contre la faim, il fallait mettre en place les moyens nécessaires pour l'application des mesures barrières face au coronavirus pour assurer le soutien aux réfugiés.

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Dispositif de Lavage des mains pour les bénéficiaires. Photo : Partenaire FICR

A l'entrée du site de distribution, un dispositif de lavage des mains est installé : des bidons d'eau, du savon liquide, du gel désinfectant et des mouchoirs à usage unique. Des masques de protection, dont le port est désormais obligatoire au Cameroun, sont également à disposition.

Nous sommes au village de Tongo Gandima dans la région de l'Est. Le Programme Alimentaire Mondial y effectue une distribution générale de vivres en faveur des réfugiés centrafricains vulnérables. Une assistance mensuelle, aux dispositions particulières, depuis que la pandémie de COVID-19 a été déclarée dans le pays.

«Nous avons été sensibilisés par le PAM et ses partenaires sur l'apparition d'une maladie extrêmement contagieuse qui se transmet par les secrétions nasales et buccales, la promiscuité et l'absence d'hygiène » déclare Joubainatou, l'une des 98 697 bénéficiaires de l'assistance alimentaire et nutritionnelle du PAM dans la région de l'Est.

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Distribution de vivres aux bénéficiaires du site de Tongo Gandima/Est Cameroun. Photo : Partenaire FICR

Aménager les sites pour lutter contre la propagation du virus

« Dès l'arrivée sur le site, les équipes m'ont dirigée vers une station de lavage pour que je puisse me laver les mains. C'est la première fois que cette pratique est exigée afin de pouvoir récupérer les denrées » affirme cette bénéficiaire du PAM, veuve et maman de six enfants.

« Puis on m'a donné un masque pour couvrir mon nez et ma bouche, je n'en avais jamais vu auparavant. On nous a imposé de respecter une distance de sécurité entre nous, mais nous ne sommes pas habitués car nous avons toujours été très proches dans la communauté » poursuit-elle l'air étonnée.

Joubainatou, comme les autres bénéficiaires qui arrivent par vague sur le site de distribution, est soumise au respect des mesures annoncées mi-mars par le Gouvernement Camerounais pour lutter contre une éventuelle propagation du COVID-19. En plus des mesures d'hygiènes, la distanciation sociale est appliquée, et le nombre de personnes présent lors de la distribution est limitée à une vague de quarante personnes. Les équipes du PAM, en collaboration avec le FICR et le HCR veillent aux strict respect et application de ces mesures.

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Lavage des mains sur le site de distribution de Tongo Gandima/Est Cameroun. Photo : Partenaire FICR

Un travail coordonné avec les autorités locales

Dans toute la région de l'Est, le Programme Alimentaire Mondial avec l'appui des autorités administratives, traditionnelles et religieuses assure la continuité des activités de distribution de vivres et de transferts monétaires, afin de garantir une assistance alimentaire et nutritionnelle aux 98 697 bénéficiaires en insécurité alimentaire.

Afin de s'assurer d'une parfaite compréhension des mesures mises en place, les informations sont partagées à la fois en français, mais aussi en fulfulde et sango, les deux langues locales les plus usitées par les communautés ciblées.